lundi 17 décembre 2012

Episode 34

Chers tous,
Samedi, à la télé, il y avait la finale de la coupe d’Europe de curling. Devinez quoi, les deux pays finalistes étaient la Suède et la Norvège. (Je tairai ici par décence lequel de ces deux pays est désormais champion d’Europe.)
Mais quelle ne fut pas mon émotion quand j’ai reconnu parmi les membres de l’équipe norvégienne les types qui nous ont expliqué en personne les règles du curling douze fois. Oui, car, voyez-vous je suis allée jouer plein de fois au curling en deux ans. C’est frais, c’est divertissant. Ici, c’est l’activité favorite des norvégiens le samedi après-midi.
Le principe est simple : il y a 2 équipes qui lancent les palets :
Au hasard, les canadiens en action (quoi ?? y a du curling Canada??)

...dans le but de viser une cible, et de s'en rapprocher plus que l'autre équipe.
Les rouges éclatent les jaunes
Si ça s’arrêtait là, on pourrait volontiers conclure que, grosso modo, c’est de la pétanque sur glace. Mais comme il y a deux mecs au milieu qui balaient la glace comme des maniaques, en se faisant en prime hurler dessus par un co-équipier : « Frotte, FROTTEUH, gros tas de ***», c’est un peu plus compliqué que ça.
Kos, kos for fæn (=frotte, sac à merde ! en norvégien dans le texte)

Sans compter que, pour pimenter le tout, on est sur deux chaussures, une qui glisse et une qui glisse pas, histoire d’avoir la garantie, à un moment ou à un autre, de se tauler.
Ensuite, la partie peut commencer.
Il faut donc apprendre à :
·         Rester sur ses 2 pattes sur la glace
Mes collègues en team building
Anne M. (USA), meilleure note artistique de la saison 2011-2012

·         Lancer des palets

"Tu vois, le balai, ben il est juste là pour t'emmerder un peu plus"
Sexy curling girl qui fait semblant d'y arriver


·         Et avoir l’esprit d’équipe
Meet the parents version franco-norvégienne

Malgré les:
« Mais sérieux, t’es un malade de lancer aussi fort !!
- Ben le mec nous avait qu'un palet fait 20  kg… »
Ou encore, le classique :
« Balayez, balayez !!! Arrêtez de balayer ! Rebalayez, allez plus fort, rebalayez, putain ! Arrêtez de balayer ! Oh j’y crois pas vous êtes des taches, on a tout salopé à cause de vous,  j’avais trop bien tiré ! »
Une fois la partie terminée, il est de bon aloi de prendre une photo avec les profs, d’une part parce qu’ils ont quand même fait des JO et des coupes du monde, et d’autre part surtout car ils ont eu la patience de réexpliquer en anglais les règles une énième fois à une nouvelle fournée de famille ou amis français qui pouvaient pas s’imaginer passer un week-end à Oslo sans tenter le curling, et le tact de se retenir de se moquer ouvertement de nous quand aucune des deux équipes n’arrivent à marquer de point pendant deux heures.
Cela dit, l’un d'entre eux nous a quand même sorti une fois « I’ve seen once people that had about the same level than you, they were from India, they had never seen ice before ».

Nous et l’enfoiré qui nous a comparés à des Indiens.
Le curling est une activité qui soulève un certain entrain populaire ici. Non seulement, quand on parle de sport et de glace, les blonds sont contents, mais en plus, patriotes pour un oui ou pour un non, les norvégiens ont ainsi tous voulu acheter le bas de pyjama avec lequel les curling men de Norvège avaient joué en finale des JO à Vancouver en 2010.
C'est que comme si le curling ne suffisait pas, ces messieurs cherchent à être des rigolos.
La bise à tous,
Joyeux Noël,

Martine