lundi 17 décembre 2012

Episode 34

Chers tous,
Samedi, à la télé, il y avait la finale de la coupe d’Europe de curling. Devinez quoi, les deux pays finalistes étaient la Suède et la Norvège. (Je tairai ici par décence lequel de ces deux pays est désormais champion d’Europe.)
Mais quelle ne fut pas mon émotion quand j’ai reconnu parmi les membres de l’équipe norvégienne les types qui nous ont expliqué en personne les règles du curling douze fois. Oui, car, voyez-vous je suis allée jouer plein de fois au curling en deux ans. C’est frais, c’est divertissant. Ici, c’est l’activité favorite des norvégiens le samedi après-midi.
Le principe est simple : il y a 2 équipes qui lancent les palets :
Au hasard, les canadiens en action (quoi ?? y a du curling Canada??)

...dans le but de viser une cible, et de s'en rapprocher plus que l'autre équipe.
Les rouges éclatent les jaunes
Si ça s’arrêtait là, on pourrait volontiers conclure que, grosso modo, c’est de la pétanque sur glace. Mais comme il y a deux mecs au milieu qui balaient la glace comme des maniaques, en se faisant en prime hurler dessus par un co-équipier : « Frotte, FROTTEUH, gros tas de ***», c’est un peu plus compliqué que ça.
Kos, kos for fæn (=frotte, sac à merde ! en norvégien dans le texte)

Sans compter que, pour pimenter le tout, on est sur deux chaussures, une qui glisse et une qui glisse pas, histoire d’avoir la garantie, à un moment ou à un autre, de se tauler.
Ensuite, la partie peut commencer.
Il faut donc apprendre à :
·         Rester sur ses 2 pattes sur la glace
Mes collègues en team building
Anne M. (USA), meilleure note artistique de la saison 2011-2012

·         Lancer des palets

"Tu vois, le balai, ben il est juste là pour t'emmerder un peu plus"
Sexy curling girl qui fait semblant d'y arriver


·         Et avoir l’esprit d’équipe
Meet the parents version franco-norvégienne

Malgré les:
« Mais sérieux, t’es un malade de lancer aussi fort !!
- Ben le mec nous avait qu'un palet fait 20  kg… »
Ou encore, le classique :
« Balayez, balayez !!! Arrêtez de balayer ! Rebalayez, allez plus fort, rebalayez, putain ! Arrêtez de balayer ! Oh j’y crois pas vous êtes des taches, on a tout salopé à cause de vous,  j’avais trop bien tiré ! »
Une fois la partie terminée, il est de bon aloi de prendre une photo avec les profs, d’une part parce qu’ils ont quand même fait des JO et des coupes du monde, et d’autre part surtout car ils ont eu la patience de réexpliquer en anglais les règles une énième fois à une nouvelle fournée de famille ou amis français qui pouvaient pas s’imaginer passer un week-end à Oslo sans tenter le curling, et le tact de se retenir de se moquer ouvertement de nous quand aucune des deux équipes n’arrivent à marquer de point pendant deux heures.
Cela dit, l’un d'entre eux nous a quand même sorti une fois « I’ve seen once people that had about the same level than you, they were from India, they had never seen ice before ».

Nous et l’enfoiré qui nous a comparés à des Indiens.
Le curling est une activité qui soulève un certain entrain populaire ici. Non seulement, quand on parle de sport et de glace, les blonds sont contents, mais en plus, patriotes pour un oui ou pour un non, les norvégiens ont ainsi tous voulu acheter le bas de pyjama avec lequel les curling men de Norvège avaient joué en finale des JO à Vancouver en 2010.
C'est que comme si le curling ne suffisait pas, ces messieurs cherchent à être des rigolos.
La bise à tous,
Joyeux Noël,

Martine

mercredi 28 novembre 2012

Episode 33

Chers tous,

L’hiver est revenu à la fin du mois d’octobre, et il dessine depuis un sourire non dissimulé sur le visage des norvégiens.
Les blonds ont déjà la tête dans une boule de neige, pensant aux aventures (à pied, en ski, en raquettes et en traineau !) auxquelles Madame Nature va, cet hiver encore, nous donner la joie de goutter ! Youpi ! Comme par exemple, hôhôôôô pelleter devant ta porte pendant une heure et demie comme un connard pour pouvoir sortir de chez toi.

La neige, la nuit et le froid sont de retour, et quand je pense que Celsius était un abruti de suédois, il aurait pu trouver un autre chiffre que zéro pour qualifier la température à laquelle l’eau gèle, juste parce que ça va pas être évident d’être au top jusqu’à Pacques quand même le thermomètre te dit pendant des semaines tous les matins « je touche le fond du sceau à glace là, je déconne pas, je suis à -15 L ».

Mais plutôt que de commencer cet épisode en râlant, je devrais plutôt me réjouir ! Car la nouvelle saison qui arrive est plein de promesses de sports d’hiver oui, mais aussi de bières à 30% et de dîners aux chandelles à 14h.

Nos blonds amoureux de la grande nature sauvage boréale savent qu'il y aura des jours comme ça :


 Et de nuits comme ça :

Bjørn-Håkon n'est franchement pas le dernier à se réjouir.
Lui qui, pauvre vieux, a été condamné au ski à roulettes tout l’été, se dit que bientôt, il ne sera plus obligé de se mettre la tête dans le congélo au prochain coup de cafard pour cause de manque d’hiver, mais qu’il suffira juste d’ouvrir la fenêtre du salon.

Comme tout norvégien qui respecte sa forme, il a un calendrier déjà blindé entre janvier et mars de compètes diverses et variées (Birken pour la 23ème année consécutive, les 100km en ski de fond les yeux fermés, la chasse au phoque sous la glace avec les mains ficelées dans le dos, la traversé du fjord avec un parpaing au pied, c’est qu’on va bien rigoler cette année, voyez-vous !)
(pour ceux qui me croient pas regardez ceci, sérieux ils sont sans limite : http://www.youtube.com/watch?v=KkXy83WlLY4)


Mais ce n'est pas tout. Cette année, tout ça s’ajoute à la préparation de la traversée du Groenland en ski au printemps.

Voilà le topo :
·         Bjørn-Håkon, son père et sa petite sœur
·         6 skis
·         600km de traversée d’Est en Ouest (en direction de la Norvège comme ils disent)
·         3 semaines en autonomie complète sans guide
·         2 traineaux de 80kg par personne
·         des crevasses pour pimenter cette histoire de traineaux
·         une carabine au cas où il y ait des ours blancs
·         des ours blancs
·         une tente à monter tant bien que mal même s’il y a des tempêtes de neige
·         des tempêtes de neige (oui car Groenland =Green Land = terre verte est une vaste calomnie…)

Qu’a-t-il bien pu leur passer par la tête ? Comment des norvégiens peuvent-ils décemment avoir envie d’aller skier au Danemark? 
Et puis il faut sacrément le vouloir pour y aller : il y d’abord l’avion pour Copenhague, puis un autre pour le Groenland, puis un hélicoptère pour le point de départ de la traversée en ski, et tout ça avec des traineaux, des skis, des armes à feux et un tipi en soute et 200 kg de bouffe lyophilisée en bagage à main.

Pour le retour ce n’est pas moins épique : il y a un hélico par semaine qui t’amène à un nouvel héliport. Là, tu peux prendre un second hélico qui te ramène dans la grande banlieue de Nuk d’où tu peux reprendre l’avion (…). Si tu loupes le premier hélico, tu es condamné à passer jusqu’à six jours dans un village d’esquimaux qui voient pas le jour quatre mois par an

Fête du village, été 2012


et vivent de la pèche au phoque


En plus de ça, il va falloir tenir presqu’un mois dans une traversée anonyme, avec pour seul contact avec l’équipée un téléphone satellite. Le genre de trucs qui a le mérite de fonctionner partout sur terre mais qui te coûte un bras des que tu tapes sur un touche.
Les consignes vont être assez strictes : un message toutes les 48h de leur part pour donner leur position (on est en plein milieu de la glace, il fait -20 et on prend plein la gueule, tu vois où c’est sur la carte ?) et des nouvelles de notre part uniquement en cas d’urgence. (« Bjørn-Håkon, tu fais chier, où t’as mis la brosse arracheuse pour l’aspirateur, putain ? » ou encore « Tu devineras JA-MAIS ce qu’il s’est passé dans How I met your mother ! Rappelle asap !!!! »
  
Pour l’instant, la fine équipe se prépare. Tantôt en testant la tente dans le jardin quand il fait -15, tantôt en courant avec des gros cailloux dans le dos pour s’habituer à tracter du poids.



Le père et la soeur de Bjørn-Håkon en vacances : c'est quand même vachement plus fun que la pétanque...


La dernière consigne est simple : prendre un max de poids avant le départ. Je ne vous cache pas qu’on passera Noël en France.

Le bécot à tous,

Martine

lundi 29 octobre 2012

Episode 32

Chers tous,

J’ai remarqué qu’une question revient souvent dans les conversations habituelles sur la vie à Oslo : c’est la question de la lumière.
Avec différentes variantes :
·         Dans la catégorie novice « Du coup c’est comment l’hiver ? Tu vis dans la nuit ? Tu vois le jour ? Les chats ne dorment jamais ? »
·         Dans la catégorie Père Noel : « Il neige à partir de quand ? C’est vrai que la neige reflète la lumière ? Petit papa Noël, descendras-tu du ciel
·         Dans la catégorie rêveuse « Y a des aurores boréales dans ton salon ? C’est la nuit éternelle en août, c’est ça ?  Le soleil de minuit, c’est quoi ? Etoile des neiges mon cœur amoureux ?»
·         Et enfin, dans la catégorie hors sujet «Vous changez d’heure entre l’été et l’hiver comme en France ?» 

            Bref tout plein de questions passionnantes. Alors, entre légendes urbaines et vérités, fantasmes de la vie des eskimos et déprime au manque de vitamine D, aurores boréales, nuit polaire et luminothérapie, trions dans cet épisode le vrai du faux.

Tout commence par une "sombre" (si je peux me permettre) histoire d’inclinaison de l'axe terrestre à 23 degrés par rapport au plan de rotation de la terre autour du soleil ; comme le montre le dessin ci-dessous,  réalisé par Wikipedia pour Martine chez les Blonds.




Donc à cause de ça, il fait pas partout et tout le temps jour pareil sur terre. Vous me suivez ?
Bon et puis il y a aussi le fait que la terre se déplace en ellipse autour du soleil, et que la Lune patati patata big band éclipse, mais tout ça, on s’en fout un peu.

Revenons à nos moutons : voilà donc la courbe que décrit le soleil dans le ciel l’été à Oslo :




Et voilà la courbe que décrit le soleil dans le ciel l’hiver à Oslo 



Concrètement, qu’est-ce que ça veut dire ?
è En été, vous avez le droit à des ciels rose violets et bleus et à des couchers de soleil sur les fjords sans fin (littéralement).


C'est indescriptiblement beau sans rire, ça vous coupe le sifflet. Je suis sûre que si on l’emmenait aux Lofoten en juin, même Morano finirait par chier un sonnet.
Soleil de minuit au rendez-vous, puisque tout une partie de la Norvège est au nord du cercle polaire donc, et que là-haut l’été, il ne fait pas nuit du tout. (Je ne parle même pas de Svalbard qui fera l’objet d’un épisode entier tellement tout ça est improbable)




è Au plus sombre de l’hiver, à Noël, il fait donc nuit entre
o   14h et 10h (le jour d’après) à Oslo
o   le 21 novembre et le 21 janvier à Tromsø.
Sans dec c’est le pays de la nuit. Même le lapin Duracell pique des roupillons à 16h. Côté météo, le soleil est tellement bas dans l’horizon que s’il ne fait pas beau il ne fait pas jour. Pan ! Double peine ! S’il y a de la neige c’est très jôli jôli car ça reflète la lumière, mais arrivé à Pacques ça devient un peu lassant. Du coup, quand t’es pas né là, on te conseille de faire de la luminothérapie. Tu te mets devant une lampe qui reproduit la lumière du soleil pour pas avoir envie de te supprimer en janvier / février.




Humain en phase avancée de photosynthèse


Toutes ces histoires de lumière ont des conséquences diverses et variées pour la Norvègie et ses blonds.

1.      Première implication : ce pays est truffé de blonds, de roux, de blondasses et platinasses. Un sacré pays de beaux gosses. Et alors ils ont presque tous les yeux clairs. Mais qu’est-ce que vous croyez ?? Qu’on a besoin d’avoir les yeux noirs et la peau mate quand la lumière est blafarde 10 mois par an et absente le reste du temps[1] ?
Ici tout le monde a les yeux bleus, même les chiens, les chats, les lapins et les ours polaires. Quand je pense que j’avais payé une fortune une paire de lentilles de couleur pour un résultat dégeulasse, et que des enfoirés de lapin nés au nord ont les yeux de Diane Kruger ça me rend malade. Mais bon, c’est Dame Nature qui a décidé.
C’est un peu fou quand on y pense, mais c’est le fruit d’une très lente et longue évolution. Si les scandinaves ne sont ni petits, ni bruns, ni trapus, ni velus, c’est tant mieux pour eux, mais c’est aussi parce que pendant un bon gros paquet de générations, leurs aïeux se sont pris des étés pourris, des hivers sans fin, et des vies sans jamais être vraiment au chaud et au sec, à finir par crever de froid à 35 ans. Alors, à ce prix-là, les yeux azurs…


2.      Autre implication inévitable. On y voit pas grand-chose l’hiver. Non pas parce qu’il fait nuit , mais parce que c’est pas bien éclairé.. La Norvège est le pays le plus riche du monde ou presque, c’est vrai, mais n’a manifestement pas les moyens de  s’offrir un éclairage public décent. Du coup, tout le monde doit porter des bandes fluorescentes « refleks » l’hiver. 


Tour de bras, tour de jambe, tour de cou et même tour de tête, c'est la classe !

« Refleks ! Sinon tu te feras écraser comme une merde ! » disait une campagne dans le bus l’hiver dernier. (sans le « comme une merde » mais c’était l’idée), Ainsi, tout le monde porte des bandes refleks.
Et puis pour faire les malins; il y en a aussi plein qui mettent des gilets jaunes fluorescents, de toute beauté.

2 banquiers sortant du boulot



Enfants dont les parents ont peur de les perdre dans le tram 

J ai écrit cet épisode ce midi dans la nuit, je vais me pieuter.

Le bécot à tous,

Martine


[1] Je sais que cette explication « scientifique » est complètement pipo. L’apparition des gènes « yeux bleus » n’est pas liée à la lumière, si tu veux que tes gosses aient les yeux bleus, il suffit juste de se taper Brad Pitt.

mardi 18 septembre 2012

Episode 31

Chers tous,

La semaine dernière,  je suis allée voir un film retraçant un des incroyables voyages de Thor Heyerdahl. Ce film, « Kon-Tiki », a, je crois bien, changé encore le cours de ma vie sur la planète des blonds.
Cette histoire est à bien des égards so Norwegian et vaut franchement le détour.
Pour la génération de nos parents, expliquer qui est Thor Heyerdahl va probablement paraitre trivial, mais ne leur en déplaise, si comme moi vous êtes nés après l'introduction du nouveau franc, il est plutôt naturel que vous ne sachiez pas qui c'est si vous n'êtes pas nés en Norvégie.
Thor Heyerdahl, c'est un norvégien qui avait vécu en Polynésie avec sa jolie femme-Barbie, Liv dans les années 30.
 Comme vous pouvez le voir, d'amour  : (ndlr. ça, c'est vraiment Thor et Liv)
  

Et surtout d"'eau fraiche"…(ndlr. ça, c'est le film)

Thor prônait le retour à la nature. Un Bernardin de Saint Pierre des temps modernes, en somme.
Sauf que je doute que Bernardin
(Bernardin raconte pour la quatrième fois l'histoire de Paul et Virgine qui pètent dans le bain) 

aimasse le même genre de portrait que Thor…


(Thor veut devenir un ethnologue reconnu)

Thor avait fini par bâtir une théorie selon laquelle les premiers hommes étaient arrivés en Polynésie depuis l'Amérique du Sud, et non depuis l'Asie. Il s'était ainsi enfoncé tout ça dans le crâne, et voulait publier ses idées. Mais en 1947, personne ne le croyait.
Alors notre grand Thor, cap ou pas cap?, a prouvé sa théorie en quittant les côtes du Pérou sur un radeau (en gros avec strictement les mêmes moyens que 1500 ans plus tôt) et en arrivant 101 jours plus tard en Polynésie.
Sacré Thor !
Thor Heyerdahl est assez emblématique, parce qu'il est le stéréotype même du norvégien à l'âme de viking : décidé, fort, courageux, et qui n'a peur que d'une chose : c'est que le ciel lui tombe sur la tête. Il parcourt les mers en aventurier, un peu comme le commandant Cousteau finalement, sauf que lui, on le voyait jamais torse nu en train de vider un requin encore vivant à pleines mains. (Merde, faut pas que je vous raconte la suite de l histoire, je suis conne !)
Surtout, il est emblématique parce que c'est un gros beau gosse blond : (en tous cas l'acteur du film)


Sans un poil sur le torse :

Et avec un sourire d'enfer :


Nous voilà contents.

Du coup, dans le film, on nous montre cette foutue traversée. Il avait aussi des copains à lui norvégiens sur le bateau.

Ca, c'est pas une image du film en revanche, c'est vraiment les types qui ont traversé un grand bout du Pacifique avec le vrai Thor au milieu ! (et pas des acteurs surpayés qui sont partis tourner sur une mer turquoise en Thaïlande…et siroter de la bière à l'ombre après le tournage en se faisant faire une pédicure pour 2€)

Voir pendant presque 2 heures 8 beaux mecs que le soleil a rendu platines naviguer dans des eaux turquoises met de bonne humeur.

Bon, et donc une fois sur leur bateau, il arrive des trucs pas possibles : ils croisent des gros poissons

Et même des requins.


Ils en zigouillent un à la main en mode je te découpe les trippes et ça m'a rappelé l'été aux Lofoten avec Bjørn-Håkon quand on était rentrés de la "ballade bucolique de pêche à la mode norvégienne" couverts de sang de la tête au pied.
Bon, on le sait déjà en achetant la place de ciné, mais bien sûr, ils arrivent finalement à bon port sains et saufs : Thor avait raison, il est finalement possible qu'il y a 1500 ans, des péruviens soient allés jouer de la flûte de pan à Fatu-Hiva.
Le Kon-Tiki est d'ailleurs maintenant  à Oslo, il existe vraiment, tout ça, c'est pas des conneries.
Comme vous le voyez, l'équipe du film a même vraiment navigué dessus dans le fjord d'Oslo le soir de la première.

Curieusement, l'eau a une autre couleur et ils se retrouvent pas nez à nez avec des requins….

Je suis sortie du ciné sacrément emballée. Ca m'a tellement inspirée, que le soir, dans mon lit, je me disais "ils sont épatants ces vikings", et qu'il était temps pour moi aussi de prouver une théorie comme Thor l'avait fait. Mais à la réflexion, quand je pense que certains ont montré que la terre est ronde, alors que d'autres ont prouvé que si tu te nourris QUE de Mac-Do pensant un mois, tu finis très mal, valait peut-être mieux attendre d'avoir une vraie bonne idée. (Faire la même chose en remplaçant le MacDo par de la choucroute, par exemple ?)
Le bécot,
Martine

mercredi 22 août 2012

Episode 30

Chers tous,


Me voilà de retour en Beautiful Norway, qui est, disons-le, en ce mois d’août, plus belle que jamais.
Je vais commencer par une info pas très catholique, mais j'ai travaillé le 15 août. De toute façon, je ne suis plus à ça près, car la rentrée des classes, ici, c'était il y a trois semaines. Les norvégiens sont callés sur le soleil à un point que vous ne pouvez pas imaginer. Mi-juin, tout le monde se casse en vacances. Juillet, ici c'est août en France, il n'y a pas un renne dans les rues d’Oslo. Et puis il y a la grande rentrée des classes d'août, ça rigole plus. Tintintin!!! (On comprend pourquoi ils ont bouclé leurs courses de Noël le 15 novembre… des grands malades)

            Mais bref, mes copains les blonds sont tous rentrés de vacances, et le premier truc que je me suis dit quand j’ai retrouvé tout le monde, c'est "Merde, mais je vais devoir changer le nom de Martine chez les blonds en Martine chez les platines".
Hallucinant ! Au travail, ils sont trop mignons, ils sont tous les cheveux, les sourcils, et les poils des bras encore plus blonds qu'avant. (J'ai pas vérifié le reste hein)

            Toutefois, parmi tous mes copains au crin jaunasse, il y a différents types de vacanciers norvégiens. Voici une petite cartographie des principaux profils :




1. Le boulimique de soleil
      Comme son nom l’indique, le boulimique de soleil cherche la chaleur, la plage, la vitamine D, et veut terminer sa bouteille de Monoi avant la fin des vacances. Le petit soleil indique ainsi sur cette carte où vous pouvez le trouver en juillet :

  



NB: Une fois, on a vu une famille de Suédois à Bénodet les pauvres machins, j’étais désolée pour eux.

            Sur place, il est facile à repérer.  Au même titre que le français en vacances se reconnait à son sac Eastpack / Quechua sur le dos, son guide de voyage à la main (Routard pour la plupart, guide vert pour les profs à la retraite, Lonely pour la génération Y, Phaidon city guides pour les bobos), son air paumé et son chic pour parler fort dans un franglais euh…. comment on dit déjà… ah oui ! … trop easy to recognise !, le scandinave est facile à identifier dans les spots ensoleillés. Il se trimballe a moitie a walou, a la peau marron et le poil platine, va diner au resto a 17h00 et boit parfois un peu trop (Oui, mais c'est moins cher qu’à la maison !)


2. L'aventurier

            L'aventurier est un norvégien qui a un esprit tout droit hérite des vikings. Il a la culture de l'explorateur nordique. La découverte de l'Islande et du Canada par ses ancêtres normands, les incroyables histoires de Heyerdahl et d'Amundsen, et globalement le goût pour aller foutre la merde un peu partout coulent dans ses veines.
            L'aventurier veut ainsi aller gravir des sommets et découvrir des terres inconnues. Que fait-il donc de son mois de juillet ? Et ben, au choix, il ski au pôle Nord, il gravit l'Everest, et quand il est créatif, il s'invente des challenges à la con : il traverse le pays à pied, il prend un bateau pour faire le tour de la Russie (oui, oui), il part faire une "ballade" à pied jusqu'au Maroc.
            Quand il revient au travail, notre Indiana Jones norvégien a des trucs complètement improbables à raconter, et le fait que vous avez niqué tous vos cousins au Super Cluedo parce que là où vous étiez, il a flotté tout le temps, merde, n'a tout d'un coup plus beaucoup de saveur.




En route pour le Maroc, il faut juste d’abord que je quitte ma contrée en Norvège…

3. Jentetur & Guttetur

            Les "jentetur" (jenter = nanas) et les "guttetur" (gutter = mectons), c'est ceux qui ont voyagé avec que des gens du même sexe dans des groupes de 8, 10, 12, 20 pour bien rigoler. Le principe, c'est sortir en groupe, faire la fête, aller à la plage et claquer des sous . La côte d'Azur est souvent la target privilégiée des Jentetur et Guttetur, mais en Croatie on en a vu aussi, dont un yacht avec 20 norvégiennes de 20-24 ans à bord et un seul mec pour skipper leur "jentetur".





4. Le Norway, what else?

Le Norway, what else?, encore qualifié de "hytteman", est un vacancier qui a passé son temps dans la hytte.  En gros, la hytte est une maison de vacances en bois type chalet, qui peut être n'importe où dans le pays, à la neige ou à la mer (mais en Norvège, ça revient souvent au même). Le Norway, what else? a donc, en bon patriote, passé juillet à la hytte. Il a fait beau un week-end et on a même eu un pic à 17 degrés, qu'il vous racontera.


            Le Norway, what else ? a marché en forêt, a attendu la tombée de la nuit pendant 3 semaines, et a coupé du bois. Il n'est pas devenu platine et ne pue pas la crème solaire à la vanille, mais est ravi car il a pêche un gros saumon et vu longuement sa chère Beautiful Norway.


Attention ! Comme vous pouvez le voir sur le premier schéma, certaines catégories se recoupent. C'est-à-dire que les groupes de filles sont souvent aussi parfois boulimiques de soleil, les groupes de mec des aventuriers. En revanche pour le milieu je suis pas trop sûre. Ca existe un voyage entre meufs au soleil, en gravissant un glacier. pour aller à la hytte?

Un des premiers traits communs à ces catégories, c'est que quelque soit leur profil, les vacanciers norvégiens ont tous claqués plein de £££$$$€€€. Le Norway, what else? a repeint tout la hytte avec de la peinture mega premium (ben oui, l'hiver va être long…), l'aventurier a bouffé du lyophilisé hors de prix et s'est payé un guide pendant 3 semaines au pôle sud, et tous les autres ont bu 3 mois de salaire.

Un autre trait commun à toutes ces catégories, c'est que d'où qu'ils reviennent de l'étranger, les norvégiens ont très bien mangé. Ils vous disent que la bouffe était "fantastique, délicieuse, inouïe". Et sans vouloir dauber sur les norvégiens, ils ont des supers conseils en
§  vêtements chauds
§  météorologie
§  survie en milieux hostiles froids
§  poissons ès saumon
mais pas en bouffe. Avec eux tout est "fantastique, délicieux et  inouï". Tu me diras, au moins, comme ça, ils sont pas difficiles. Purée Mousseline - chipos et Bjørn-Håkon me regarde avec l'émerveillement d'un gamin devant un sapin de Noël.


Bonne rentrée à tous,

Martine