jeudi 14 mai 2020

Episode 54: Déconfinement et restauration : à quoi s'attendre (titre à putaclic)


Quelques jours après la réouverture des restaurants en Norvège, un témoignage d’avant-gout du monde « post déconfinement ».

« Les restaurants ont réouvert mercredi, on était heureux. Mais quand on est arrivé dans le bar, les gens criaient », commente Gunnhild « C’était lunaire, ça hurlait. Au début je me suis dit que c’était bien, les gens se parlent avec entrain, ils sont heureux de retrouver un peu de contact social. Mais après, j’ai compris que c’était des gens de la même famille qui n’avaient juste pas eu le droit de s’asseoir ensemble. Ils étaient répartis dans tout le restaurant à un mètre de distance les uns des autres à cause des nouvelles règles sanitaires »

« Deux groupes et on affiche complet, nous indique Tor Erik le patron. « Les gens avaient pris des réservations des mois à l’avance pour s’assurer un diner dans mon bar PMU. On a quadrillé l’espace avec les chaises pour monter à 7 couverts tout en respectant les règles de sécurité. L’ennui c’est qu’un client se prend la porte de la cuisine dans le dos à chaque passage, mais au moins on optimise

Interrogée, Trine, la soixantaine bien tassée – dit qu’elle était venue pour arroser le fait d’avoir survécu au Covid. Mais elle ajoute, déçue « J’ai dû faire la girouette et m’égosiller pour parler à mes amis assis plus ou moins loin de moi sans pouvoir quitter ma place assise sans l’autorisation du patron. J'ai même dû lever la main 15 minutes pour avoir le droit d'aller aux toilettes. Au bout d'une heure, je suis rentrée chez moi prendre deux dolipranes. Déjà que quand Per Olav boit il parle fort mais là – c’était devenu insupportable. Il voulait absolument débattre de pour ou contre le pangolin hydroalcoolique. C’est quand même idiot un tapage nocturne alors qu’il fait tout le temps jour. »

«Jamais vu des norvégiens se crier dessus en dix ans dans ce pays » ajoute Claire-Marion, une expat. « Ca m’a rappelé ma stagiaire de 23 ans qui me parle fort et lentement en se penchant vers moi du haut de son mètre 80, comme si elle était en EPHAD. C’est la génération Z… Hier, elle a refusé de m’approcher au bureau parce qu’elle me considère comme population à risque. »

Nous bavardons avec un dernier client, « je suis écœuré, j’étais en date. C’était tout sauf discret, il fallait brailler pour s’entendre. Quand je pense que c'était le désert pendant deux mois. C’était horrible, un des invités de la famille a voulu faire gouter son plat à un autre et il a dû lui jeter la bouffe à cause des mesures de sécurité. Je me suis pris une grosse cuiller de lasagnes dans le cou, pile quand elle me disait son prénom pour la quatrième fois ».

Le serveur Pär doit lancer les menus, et les clients lui injectent des mots à 120 décibels (SEL ! ADDITION !) "On utilise 8 assiettes par client contre 2 à 3 en temps normal, nous explique Tor Erik, déconfit. Heureusement que Pär a fait du basketball au lycée. On a quand même retiré les ragouts en sauce de la carte. Une cliente a été hospitalisée."

  « C’est vrai que c’est dur. Mais on applique les règles. Quand l’élan est cuit, il faut le traire, comme on dit chez nous » a commenté le serveur. 

« En même temps il est suédois, conclut Per Olav, qui sort enfin du bar. Ils ont été neutres au corona virus comme ils étaient neutres pendant la seconde guerre mondiale. Nous on est content, ils ont beaucoup plus de morts que nous ! »

vendredi 6 mars 2020

Episode 53 On dirait le sud


Chers tous,

Me revoilà, comme il y a un an, et je dois dire que j’ai presque envie de faire de ce comeback une tradition annuelle.

Cette année, il faut que je vous avoue un truc, je donne tout pour devenir officiellement norvégienne. La loi a en effet changé récemment en Norvégie et autorise désormais la double nationalité. Je prévois ainsi de me faire naturaliser blonde. Legally blonde.

Qu’est-ce que cela implique me demandez-vous ? tout un bordel, voilà la réponse.

J’ai dû passer des tests de civilisation consistant en des questions pointues sur la profondeur de tel ou tel fjord, ou la date de couronnement d’obscurs rois vikings. Des connaissances qui ne servent à rien de chez rien. Si ce n’est peut-être de gagner au jeu des mille couronnes sur Norvegie Inter. Mais c’est quand même moche, ça n’existe pas.

Au programme également : réussir des tests de langue (5 heures d’examen au total pour une langue parlé par 5 millions de personnes – no comment) , lâcher un sacré pactole au ministère de l’immigration (on ne devient pas citoyen norvégien par charité) et documenter ma vie de A à Å, comme on dit ici.

Une fois que tout cela sera fait, il faudra enfin passer des examens de saut à ski, de pêche au saumon dans le fjord les mains attachées dans le dos, ainsi que de lancer de tronc. On n’est pas rendu.

En attendant, je travaille à mon intégration, et reviens ainsi des Canaries. Dit comme ça, on dirait qu’il n’y a aucun rapport avec la choucroute. Mais l’hiver là-bas, il y a la moitié de la Norvège. Si les Allemands vont à Majorque et les Québécois en Floride pour supporter la rudesse de l’hiver, mes copains les blonds ils vont dans le sud, comme ils disent. Mais ce n’est pas le sud de Nino Ferrer et sa poésie, non, ce sont les Canaries. La semaine d’hiver là-bas, c’est un rite de passage. Quelque chose à expérimenter au moins une fois dans une vie de nordique.

Comme Greta Thunberg est une lectrice assidue de Martine chez les Blonds, je préfère taire le moyen de locomotion que nous avons choisi pour ce voyage. Voici toutefois quelques indices pour mes lectures les plus astucieux :
-        - sandales et chaussettes, sac banane et short hawaïen dès l’embarquement à Oslo
-        - des Olav et des Birgitte en veux-tu en voilà, déjà alcoolisées et en manque de soleil depuis des mois
-        - Oslo-Tenerife direct en 6 heures

Sur place, on était littéralement cerné par les norvégiens. Un coup à retrouver la peste des mamans de la crèche ou le collègue qui pue de la gueule à la plage. L’enfer, c’est les autres. Cela dit, on était dans le même hôtel qu’un chanteur connu, un dirigeant d’une des plus grosses entreprises norvégiennes et qu’un joueur de foot norvégien.  Bon je ne vous dis pas les noms, ça risque de ne pas vraiment vous parler. #balec.

En plus, haha, la page wikipedia dudit joueur de foot indique justement qu’il n’a absolument rien fait pendant sa carrière. "Bakke n'a marqué aucun but lors de ses 27 sélections avec l'équipe de Norvège"Comme beaucoup des joueurs de foot norvégiens. Sauf peut-être Haaland, allez.


Par ailleurs, si vous aviez vu les donzelles monumentales en collants de sport au petit dej de l’hôtel le matin, vous auriez vite compris comme moi que seuls n’étaient pas les norvégiens qui répondaient présents à l’appel, il y avait aussi les petits gros du Danemark et nos copains (ou pas) les suédois, en mode gros crados venus étaler leur gourmette et leur tatouage de tortue au soleil … et comme dirait Bjørn-Håkon. « Ååååh putain, il y a même des finlandois »

Aux Canaries, tout est pensé pour faire plaisir aux nordiques qui rechargent les batteries de vitamine D.

Il y a des « bars à viking » où les retraités du nord aux peaux rougies (est-ce vraiment seulement dû au soleil ?), tels des oiseaux migrateurs passant la moitié de l’hiver sur place, (l’été il fait trop chaud, on est quand même mieux à Stavanger avec 15 degrés et de la pluie) se déhanchent sur ABBA en buvant des mignonettes de Jägermeister. Il y a des « sports bar » qui montrent le biathlon en norvégien, et des restaurants qui ont une carte de 8 pizzas en 23 langues (espagnol anglais allemand danois suédois norvégien hollandais finlandois etc) pour attirer les euros et les couronnes du nord de l’Europe. Le norvégien est d’ailleurs souvent la langue dont la traduction est la plus bâclée, ce qui vexe terriblement Bjørn Håkon. De toute façon, on mange pas dans ce genre de resto on s’en fout, je lui ai dit, mais il est quand même allé tacler un serveur pour une faute récurrente en norvégien alors qu’on ne faisait que passer. «Ca s’ecrit pas comme ça « jambon » monsieur, dans la langue d’Ibsen » qu’il a braillé, et il s’est barré super content. Bjørn Håkon a des principes. Enfin, comme les pays du nord de l’Europe exportent les vieux au soleil pour soulager leurs systèmes de santé sans réaliser ce que cela coute à l’Espagne, il y a aussi les médecins qui parlent, je cite, « scandinave ».  Parler scandinave c’est faire une soupe des trois langues scandinaves, un peu comme on mélangerait l’italien, l’espagnol et le français. Alors là, Bjørn-Håkon, quand il voit ça, il hyperventile.

C’est la première fois de ma vie qu’après six heures d’avion (merde, Greta va me griller) je trouve un supermarché qui vend du fromage marron norvégien, des journaux danois et dans lequel, encore plus inouï, on nous aborde spontanément en norvégien.

Bon, et que mes lecteurs se rassurent, on a évidemment vu des allemands. Surprise ! On a dit retraités, Europe du nord en manque de soleil, et sandales et chaussettes. Bingo ! Il y avait des chleuhs .

Notre séjour était par ailleurs formidable car dès qu’on s’éloigne des zones à touristes anglo-saxons, il y a des perles cachées aux Canaries, et on peut même entendre de l’espagnol dans la rue. Incroyable.

Notre retour a été plus compliqué en revanche, entre tempête de sable et corona virus, 2000 norvégiens étaient coincés aux îles Canaries. 2000, c’est La moitié du pays. Il y a eu l'état d’urgence en Norvège pendant deux semaines, la bourse a fermé et l’économie a été paralysée. On est arrivé à Oslo devant (véridique !) un parterre de journalistes, d’homme politiques, y avait même deux ministres[1]. Avec tout ça, si je la mérite pas ma naturalisation…




[1] A la sortie de l’aéroport, j’ai fait en sorte que mes deux enfants pleurent en même temps et d’avoir une tête affolée. Inger, la petite sœur de Gretel de 5 mois a même saigné du nez, on a tout donné, on a même pas été interviewés… #seum

mercredi 6 février 2019

Episode 52: Bébé Viking


Chers tous,

Un nouvel épisode impromptu de Martine chez les Blonds, qui n’est pas vraiment morte mais simplement souvent congelée dans les glaces boréales, et qui en ce début de février met un peu la tête dans le micro-ondes pour donner des nouvelles.

Big news, Gretel (aux rares qui n’ont pas compris que ce n’était pas son vrai prénom, merci pour la bonne barre de rire… ils se reconnaitront) a maintenant un an et demi. Rien d’incroyable en cela, me direz-vous, en effet. C’est juste qu elle fait la taille que je faisais à trois ans.

A Paris, une mémé au square m’a dit “oh elle sera basketteuse”. Mieux vaut ça en effet que compter des clefs dans Fort-Boyard. Au fond, si je porte ma gamine sur mes épaules en 2019, elle pourra me rendre la pareille dans 30 ans.  Notre petite Gretel aux cheveux clairs semble avoir beaucoup des gènes de Bjørn-Håkon.  Comme on dit ici, les pommes ne tombent jamais très loin du tronc.

En Norvégie, elle va au jardin d’enfant ou elle apprend à faire plein de trucs que je qualifierais de plutôt chelous.

Elle apprend à s’habiller pour commencer, et son équipement est super technique. Des couches et des épaisseurs dans tous les sens, selon le manuel dédié de 70 pages fourni par la crèche – de la polaire, de la plume, de la peau de phoque, de la laine d’agneau et des dents de requins. De quoi faire frémir les vegans.

Une fois équipée, elle peut apprendre à survivre sur la banquise, parce que qu’elle que soit la météo, les enfants jouent dehors. Même quand la cour de la crèche n’est qu’une couche de glace de 10 cm avec un peu de neige dessus. Tout le monde dehors, on a dit. Ainsi la crèche nous envoie parfois des photos pendant la journée ayant pour titre : "On a construit un igloo !", ou encore "On a scié un sapin" (ce qui me paraît ambitieux quand on pense que ni le petit Per ni le petit Johannes ne savent marcher) ou encore « On a tué un phoque qui rodait dans le bac à sable”.

Ajoutez à ça que tous les mini blonds font la sieste dans les poussettes, dehors aussi. Oui madame, oui monsieur, Gretel dort tous les jours dans le congélateur. Ici, on dit que c’est bon pour les poumons. Je crois plutôt que je viens enfin de découvrir pourquoi tous mes copains les blonds sont si flegmatiques. Calmés dès le plus jeune âge!

A chaque fois que je vois le numéro de la crèche s’afficher sur mon téléphone, j’ai peur que ce soit la photo d’un gamin un peu bleuté qui ne bouge plus “Oups! la sieste a été un peu trop longue ». Je flippe surtout depuis que j’ai vu un doigt de pied dans la boite des objets trouvés avec un mot “c’est à qui?”.

Du coup, je suis la mère française parano qui soupire de soulagement en la retrouvant en vie tous les soirs, et qui compte discretos ses doigts quand même avant de la ramener à la maison.
Elle, elle n’en à que faire – la neige est vraiment son élément. Jouer sur la glace dans la nuit permanente des 12 mois et dormir par -15 dehors ca forge une enfance, je peux vous le dire ! elle est en nage la nuit quand il fait plus de 18 degrés dans la chambre

Elle apprend à manger seule aussi, ça c’est pas mal sauf que je ne comprends pas le menu. Il y a du grøt et du leverpostei. Elle a l’air contente quand je vais la chercher mais parfois quand je trouve des graviers dans sa couche je me pose des questions.

Elle apprend aussi à chanter des chansons sur les trolls et à faire des gestes de vikings. On ne sait pas trop ce que ça veut dire mais quand elle a croqué un moineau vivant au square des Batignolles et ben les petits parisiens en manteau Cyrillus ils en menaient pas long

Je vous laisse avec quelques photos.

Le bécot à tous,

Martine


(les gilets jaunes norvégiens sévissent)



mardi 21 novembre 2017

Episode 51: Martine materne (à répéter dix fois très vite)

Chers tous,

Apres une longue pause de plusieurs années c’est avec une joie non dissimulée que je reprends la plume pour un épisode 51.

L’occasion n’est pas des moindres, il y a trois mois, Bjørn Håkon et moi sommes devenus parents de la petite Gretel (on a choisi un prénom passe partout) et la maternité en Norvège mérite bien un épisode de Martine chez les blonds

Après sept ans en Norvégie, être entourée par des forces de la nature qui n’ont qu’une peur – que le ciel leur tombe sur la tête - ne devrait plus me faire tomber de ma chaise. Pourtant, le suivi de la grossesse m’a quelque peu déroutée. En effet, ici, une bonne tape dans le dos par le médecin et une capsule d’oméga 3 et vous voilà bonne pour le service.

Vous auriez dû voir la tête de la sage-femme française quand je lui ai expliqué ça... Une échographie vite fait et pis c’est tout. Pauvre petite, mais c’est le tiers monde ! Qu’elle m’a soufflé catastrophée. Puis elle m’a prescrit une prise de sang, une échographie, et mille autres analyses en répétant dans sa barbe C’est pas possible quand même. Et quand je suis rentrée en Norvégie après les vacances en Bretagne, la sage-femme norvégienne m’a dit Mais qu’est-ce que vous êtes allée faire là-bas au 7ème mois de grossesse ? Avec leurs fromages affreux, tous les français ont la listériose ! Pauvre petite, mais c’est le tiers monde ! Qu’elle m’a soufflé catastrophée. Puis elle m’a prescrit une prise de sang, une échographie, et mille autres analyses en répétant dans sa barbe « C’est pas possible quand même ».

Pour l’accouchement, nos grandes juments blondes ont développé une culture débilitante de la mère warrior-back-to-nature utilisant la douleur de l’accouchement comme une source de fierté. Pas de péridurale et vas-y qu’on accouche dans une baignoire. La meuf te le raconte ensuite en roulant des mécaniques comme si elle enfilait une paire de lunettes noires et qu ACDC jouait « I’m TNT I’m dynamite ». Ma voisine enceinte prévoit même d’accoucher chez elle. Piscine gonflable et sage-femme à domicile… C’est mon voisin qui va être content de vider la dite piscine après coup en faisant des allers-retours avec un seau pour tout balancer aux chiottes. Et le placenta, je vous le mets dans un tuperware au frigo ?

Il va sans dire que du haut de mes 160 centimètres, j’ai dit à Bjørn-Håkon «On est en 2017, ils sont gentils tes copains les grands mais c’est pas la fête du slip (c’est le cas de le dire !), on accouchera a la maternité». Je dis bien on, car on a eu un grand lit et BH a pu passer du temps à la maternité avec Gretel et mois. Comme ses compatriotes, BH est généralement au taquet sur l’égalité homme femme. Il avait déjà passé la grossesse à avoir les jambes lourdes et à chialer devant des vidéos de chats sur Faceboook par solidarité. Du coup il a eu mal au ventre avec moi et j’ai dit que tout ça allait trop loin quand il a proposé d’allaiter Gretel aussi.

Une fois bébé arrivé, il y a la grande question du prénom. En Norvégie, on a six mois, SIX MOIS, pour déclarer un enfant a l’état civil. Ainsi, une collègue s’est ramenée au taff avec un bébé de deux mois qui s’appelait machin car ils avaient pas encore décidé du prénom. Tu parles d’une tristesse, il lui avaient donné un surnom du genre « grøtt ». Et c’est pas tout, au bout de six mois, tu es menacé par l’Etat qu’on attribue à ton enfant le prénom le plus donné du district. Je peux vous dire que Gretel, elle avait pas 10 minutes qu’elle avait un prénom, no way de se retrouver avec un prénom courant en Norvège du genre Æsjå. Vdm.

Ensuite, la maternité made in Norway est un cas à part.

Déjà on a un an ou presque de congés (en même temps, après 24 points de suture pour sortir un bébé au calibre norvégien sans péridurale, il faut bien déjà trois mois pour pouvoir à nouveau – ne-serait-ce que s’asseoir).  Nous voilà donc à domicile à long terme. Comment s’occuper ? Plusieurs options


  • 1. Sortir bébé-Knut dans une poussette géante adaptée à toutes les météos

Pousette modèle char d'assaut allemand
  • 2. Zoner dans les cafés à longueur de journée pour bouffer des brioches à la cannelle (à combiner sans modération avec l’option 1)
Et pendant que maman se reprend un grog, bébé dort dehors en se pelant les miches
  • 3. Une autre alternative, le babykino. Le concept est le suivant : aller au ciné avec bébé-Knut. La lumière reste allumée et le prix est réduit, mais on a le droit de mettre un sacre bordel dans la salle. Mon option préférée, Gretel a déjà sa carte de fidélité.

  • 4. On peut aussi aller au sport pour retrouver sa ligne de barbie asap en utilisant bébé-Knut pour les exercices
Pas con quand on sait que Knut pèse en moyenne 15 kilos à 4 mois. (ndlr : les courbes de poids norvégiennes sont abracadabrantes, ce qui fait que tout le monde trouve Gretel petite ici. Tout ca parce qu’à trois mois elle n’a pas encore mangé de côtelettes)

  • 5. En Norvégie, on est aussi mis en contact avec d'autres femmes qui ont accouché la même semaine dans le même quartier. On est ainsi dix nanas à se retrouver une fois par semane pour parler layette. Chaque fois que je sors de là, je peux vous dire que j'ai un peu les fils qui se touchent et pas franchement l'impression d'avoir sauvé le monde. Les discussions volent haut, depuis "la mienne regurgite" jusqu'au "le mien a fait caca jusqu'au cou ce matin". vdm, littéralement.
Enfin, on peut, mais surtout on doit, passer le plus clair de son temps à allaiter. Aucune mère qui se respecte n’y coupe, la police de l’allaitement guète et honte à toi si tu ne sors pas tes nibarres dès que bébé-Knut pleurniche. Fais pas dodo et t’auras mes gros lolos comme ils disent ici ! Et alors en la matière tout est autorisé ! Paie tes miches au café, sors tes boobs dans le métro, on y va on n’hésite pas c est nichons-land la Norvège ! C’est ça la pub que l’office du tourisme norvégien aurait dû faire dans les couloirs du métro parisien. Les cafés plein des nénés des blondes auraient attiré encore plus de touristes que les fjords plein de saumons. Quand Annemor dégrafait son corsâââgeuh pour donner la gougoute à Olaf...

En plus ici, on a le temps, alors on allaite jusqu’à 12 mois voire plus, et j’ai dû me pincer quand ma collègue enceinte du deuxième m’expliquait comment elle ferait pour continuer à allaiter l’ainé de deux ans jusqu’à la fin de sa grossesse puis après l’arrivée de bébé numéro 2 (véridique).


Pour conclure, une remarque, moi qui ai des yeux complètement noirs, j’ai fait un bébé avec les yeux bleus. Comme quoi sept ans d’acclimatation ont payé. La vie (ndlr et c’est un fort joli prénom) est un miracle !

Le bécot à tous,


Martine




mardi 20 mai 2014

Episode 50 : En mer dès le matin, en mer dans la journée ...

Chers tous,

Le mois dernier, avec Bjørn-Håkon, on a passé le permis bateau à Oslo.
Passer le permis bateau en Norvège me laissait un peu rêveuse…

Allait-on nous apprendre des méthodes ancestrales des vikings, qui lisaient dans les étoiles pour découvrir de nouveaux continents avant tout le monde ?


Dans ce cas, nous apprendrait-on à battre la cadence et à fouetter des rameurs suédois à travers les océans ?


Allait-on plutôt nous apprendre – les boules ! - à conduire un brise-glace ?

Permis bateau norvégien, leçon 1

Ou bien, quitte à faire dans le scandinave contemporain, à conduire un yacht comme un couple de vieux riches ? Et dans ce cas, je m’imaginais déjà volontiers en cougar incorrigible lécher du champagne sur le torse nu et sans un poil de plein petits suédois de vingt ans efféminés en marin Jean-Paul Gauthier qui me serviraient d’équipage, pendant qu’un bouquet de bonnasses suédoises en bikini Bay Watch masseraient les mollets de Bjørn-Håkon à l’avant du bateau…et même qu'il aurait les cheveux gominés en arrière et se moucherait dans des billets de 50€.


Une photo du petit yacht, le reste je vous laisse imaginer…

Bref, je laissais volontiers mon esprit vagabonder.

Puis le jour J est arrivé.
On nous a demandé de nous ramener dans une salle de classe de lycée en plein centre-ville et je dois bien admettre que tout ça puait l’enfourre.

Les gars, croyez-moi ou pas mais en Norvégie on apprend à faire du bateau sur des slides powerpoint.  

Notre prof a accueilli la centaine de participants dans un amphithéâtre. Il était boudiné dans son soit disant polo de rugbyman à rayures épaisses, et avec sa tête large aux traits disgracieux, on lui aurait plus volontiers donné un couteau a dépecer une pièce de gibier qu’un élégant voilier a conduire dans les flots bleu-fjord.

Il se tortillant sur sa chaise de bureau qui il faisait naviguer sur la scène de l’amphithéâtre pour nous faire des démos dans des couinement de plastiques qui je dois l’admettre, ne rendent pas vraiment compte de ce que ça donne en mer. Limite il faisait lui-même le bruit des mouettes et nous balançait des embruns pour nous mettre en situation. Là où j’ai commencé à me demander si ce n’était pas une caméra cachée, c’est quand il a distribué des bouts pour qu’on s’amarre à la chaise de devant.

Dans la salle, il y avait tous les clichés.

- Le sale gosse des beaux quartiers qui a eu des tonnes de fric pour sa confirmation et qui veut tout claquer pendant l’été en achetant un premier bateau. Au programme : copains, conneries, guitare, premières draguoilles-flirtouilles-touche-pipouilles et premières cuites, et la seule question qu’il pose c’est qu’elle est la limite d’alcoolémie autorisée en mer.
- Le cool qui s’intéresse uniquement aux règles pour scooter des mers. Le mec n’a pas enlevé ses lunettes de soleil pendant tout le cours alors que ça faisait que deux semaines qu'il faisait à nouveau jour à Oslo.
- Le mec qui arrive tout droit du boulot en costard, le vieux beau, qui a sûrement une villa à Bygdøy et un yacht et dans ce cas-là je me demande bien si c’est vraiment lui qui va le conduire son putain de bateau ou s’il va pas lui aussi se payer les bonnasses suédoises et les petits marins Jean-Paul Gauthier
- Et puis, surtout, la blonde qui pose cette question – véridique- « Mais si la distance entre les méridiens est plus grande à l’équateur qu’aux pôles, ça veut dire que les bateaux vont plus vite en s’éloignant de l’équateur nan ? ». Le soir en me couchant, j’en jubilais encore. Même les blondes sont les plus connes au pays des blonds. VIC-TOIRE

Enfin ça y est. On a eu le permis et nous voilà parés à affronter le monde de la mer en Norvège.
L’été, c’est plutôt ambiance bord de mer romantique, eau réchauffée par le Gulf stream, c’est joli joli.



On mange des crevettes, on boit du vin blanc le soleil ne se couche jamais et c’est tellement idyllique qu'on en fait même des design de canettes de bières...

Des ancres et des voiliers... ben voyons...

Mais les 11 autres mois de l’année, voilà l’ambiance :


Pince-mi et pince-moi sont dans un bateau. Devine ce qui va te pincer si tu passes à la baille.

Il ne vous reste plus qu'à venir faire un tour sur le fjord d'Oslo :) 

Le bécot à tous.


Martine

mercredi 9 avril 2014

Episode 49 : Bon anniversaire petite trentenaire

Chers tous,

Cette semaine, Martine fête son 49ème épisode et moi mon trentième anniversaire. It’s time to celebrate. Je consacre donc ce nouvel épisode allez hop ! pomp it up ! à comment qu’on célèbre un anniversaire en Norvège. Oui hein tiens donc ? Dites voir ?

La journée commence en général par un petit dej au lit concocté par son viking préféré, ou autre être cher.
Un début de journée glam donc

Ensuite, vous avez l’épreuve de la chanson à l’arrivée au boulot. La Norvège veut encore une fois faire les choses à sa façon et a donc sa propre chanson d’anniversaire.
Et il y a un truc un peu tordu dans le fait d’avoir la chanson d’anniversaire la plus longue du monde avec chorégraphie s’il-vous-plaît, sachant que les scandinaves sont plutôt des grands timides qui ont en horreur d’avoir l’attention sur eux.
Regardez-donc ici (j’ai eu littéralement la même au taff)

http://www.youtube.com/watch?v=nOW45XodiuE

Mon moment préféré est bien sur quand ils imitent le saut à ski. Une petite piqure de rappel des valeurs fondatrices de la nation Norway ne fait jamais de mal.
Cette chanson est encore bien la preuve que c’est beau d’être 5 millions, on a le temps de chanter un quart d’heure par personne.

Ensuite, il y a le champ lexical qui va de « Hourra pour toi » why not ?? même si quand on a le derch vissé sur la chaise de bureau et que c’est les autres qui font des sauts, des tours, des portés, et de l’imitation de sport d’hiver on comprend plus trop, à « félicitations ». On vous félicite d’avoir passé l’hiver en somme. 
Féliciter en norvégien se dit joliment gratulere. Et ma mère, elle te gratouille, blaireau ?

Toute la journée, on vous appelle « Bursdagsbarn » ou encore « l’enfant dont c’est l’anniversaire » et ce quelque soit votre âge, ce qui est somme toute plutôt sympathique. 
Mais là où ça se barre en vrille, c’est que s’il fait beau c’est que vous avez été– je cite – un enfant gentil. Je vous laisse ainsi conclure dans le cas de la contraposée. Bjørn-Håkon, dont l’anniversaire est fin novembre est content. Il fait un temps de cochon polaire tous les ans, et tous les ans, c’est de sa faute. Paie ta coutume fumeuse dans un pays où il fait quand même avouons-le faut arrêter plus souvent pas trop beau que trop beau.

Et puis bien sûr, il y a des gâteaux. Ici, la corporate attitude n’a pas de limite, regardez-donc ceci (ah si si, c'est un gâteau…)


Et celle du patriotisme non-plus d’ailleurs. Allez hop, toujours une bonne raison d’être norvégien à la vie à la mort.


Pour la fête, vous avez plusieurs alternatives.
a) Votre cher et tendre vous fait à bouffer ou vous invite au resto, seul jour de l’année où l’on semble déroger à l’imparable parité: on doit vous offrir le resto quoi qu’il arrive.
è A choisir si vous êtes amoureux, radin ou les deux

      b) Vous organisez une préchauffe un vendredi ou un samedi soir entre potes et quand vous êtes complètement cuits à minuit vous sortez faire la fête en ville. Un tour en ville ça se dit bytur en norvégien, et ce faux-ami a une ironie tellement belle que je ne décris pas plus le ton de la soirée.
è A choisir si vous êtes single

     c) Vous organisez un dîner d’anniversaire. Alors que vous passez la semaine en jeans au taff, vous sortirez votre costard de la soirée de Noël d’entreprise et réunirez vos proches, souvent la famille. Le dîner sera très formel - les norvégiens auraient-ils donc des manières ? Vous prendrez un ou deux suédois pour faire le service d’une nourriture excellente - les norvégiens sauraient-ils donc faire à bouffer ?
Le tout sera ponctué – mitraillé devrais-je dire- de discours tire-larme de l’oncle, la grand-mère, l’ami d’enfance et du suédois qui fait le service dont on se moquera un peu volontiers.  On vous dira vous êtes formidable et le tralala.
è A choisir si vous avez une maladie incurable, histoire de partir en paix
          
     d) Lorsqu’il s’agit de l’anniversaire d’un enfant, les parents organisent un goûter d’anniversaire. Les choses doivent être vues en grand, avec moultes jeux, animations, gâteaux et drapeaux. Mes collègues prennent en général un jour de RTT ensuite, et  arrivent le surlendemain au bout du rouleau « j’avais un troupeau de gamins dans mon jardin et il faisait -20 »
è Obligatoire si vous avez des enfants et devinez quoi, en Norvège, c’est très impoli de ne pas inviter toute la classe

e) Enfin, surprise, pour son anniversaire, on peut même partir en hyttetur.
è Tout le monde le fait, voyons !

Le bécot,
Martine 

lundi 3 mars 2014

Episode 48 : Norvisage : la passion des JO d'hiver

Norvisage

Chers tous,

Deux semaines de jeux olympiques d’hiver viennent de s’écouler, et voici le classement des pays aux jeux de Sotchi par nombre de médailles.




La Norvègie, avec ses cinq millions d’habitants, arrive fièrement deuxième (et notez bien au passage le nombre de médailles pour les petits gros de la Scandinavie, les Danois, mouarf), uniquement devancée par le plus grand pays du monde. La flamme olympique a brûlé plus que jamais dans le cœur des blonds et la conclusion de ces jeux est implacable : Madame Norvège est une machine à produire des champions.

Voici donc une enquête Martine chez les blonds sur la culture du ski en Norvège, l’amour passionnel des Norvégiens tant pour la neige que pour l’effort sportif, et la mobilisation générale pour les JO, entre pluie de médailles, débat sans fin sur le fartage des skis et engouement patriote maximum.

Pourquoi le ski de fond est-il aussi important dans la société norvégienne ?

Les Norvégiens le disent eux-mêmes en bombant le torse : ils sont nés avec des skis aux pieds.




Si ce n’est sûrement qu’une métaphore (ou alors **tain c’est un peu répugnant !), il est toutefois indéniable que le ski est au cœur de l’identité norvégienne.

On se souvient que les vikings en faisaient


et que c’était quand même un moyen de locomotion vachement pratique il y a mille ans déjà.

A l’heure actuelle, le ski de fond est une des pierres angulaires de la vie en Norvège : sa pratique permet de profiter de paysages incroyables l’hiver.

Trop beau !

Mais aussi d’éduquer les enfants au goût de l’effort dans la nature.

Le fils de notre voisin, 9 mois, dans sa troisième traversée de l’Antarctique

(j’ai même vu des classes de collège faire du ski à roulettes au bord de la mer pendant les heures d’EPS l’été).

Plus généralement c’est un facteur d’intégration dans la société. Oser dire trop haut qu’on n’aime pas trop le ski de fond n’est acceptable que dans les trois premiers mois où on habite dans ce pays. Ensuite, il faut au moins essayer, et si vous continuez de dire que vous aimez pas et qu’il va sacrément falloir songer à vous lâcher la grappe avec ces putains d’histoires de ski, vous pouvez vous prendre des mandales de vos collègues à la cantine, parce qu’avec un si beau pays et des si bons skis, c’est un peu cracher dans la soupe quand même.

Véridique, la croix rouge d’Oslo recrute des blonds bénévoles pour emmener les refugiés politiques accueillis par le gouvernement faire du ski dans les bois autour d’Oslo, histoire de les intégrer au mieux dans la société norvégienne.

Autre fait marquant : il est courant de mettre sur son CV en Norvège les trophées qu’on a décrochés aux courses de ski de fond les plus connues en Norvège et ailleurs. On y gagne en crédit. Pas mal de dirigeants de grosses boites norvégiennes sont aussi d’excellents fondeurs.

Vous l’avez compris, on n’y coupe pas.

Le ski oui, mais l’hiver surtout !

Il y a en Norvège un culte général des sports d’hiver. Une sorte de boulimie de neige, de glace et de trucs qui glissent dessus.
Combinez des hivers rudes et sans fin avec un peuple de forces de la nature. Ajoutez-y un culte du sport et de l’affrontement des éléments et vous aurez compris. En Norvège, on est sportif d’hiver, on en raffole même.

Mais c’est vrai que quand on voit le rapport nombre de médailles/taille de la population pour la Norvège, on en vient quand même un peu à se demander si on devrait pas se mettre au steak d’élan au petit dej en France aussi.

On ne plaisante pas avec les choses sérieuses

Ainsi, il est aisé d’imaginer que les jeux olympiques d’hiver sont en Norvège, mille fois plus importants que tous les autres événements sportifs. Bon leur dites pas, mais d’accord c’est parce qu’il y a du ski, de la neige et tout, mais c’est surtout parce qu’ils ne participent pas à grand-chose d’autre. (Ok sous la menace de Bjørn-Håkon je vous rappelle que les Norvégiens sont aussi très forts en handball et en javelot. J’interromps la rédaction de cet épisode pour aller copier 100 fois « Les norvégiens sont les plus forts »).  

Aussi les relais 4x5km dames et 4x10km messieurs sont-ils médiatisés comme une finale de coupe du monde de football. La planète norvégienne entière retient son souffle devant ces épreuves. 

Au travail aussi, tout s’arrête aussi pour faire place au sport. Rien n’est plus intéressant que le ski de fond pendant les JO d’hiver en Norvège. L’engagement est sans limite, des larmes, des cris et des hugs fraternels devant les écrans. N’importe quoi. Franchement, j’ai jamais entendu un seul collègue élever la voix pendant trois ans, et vas-y que ça beuglait dans l’open space devant la finale du biathlon parce qu’un Norvégien avait gagné.

L’investissement en temps et en argent pour le fartage des skis est en outre absolument hallucinant, des millions d’euros, des dizaines d’anciens champions qui testent un millier de paires de skis à Sotchi pour la team Norway, des débats sans fin sur pourquoi il fait trop chaud et les skis n’avancent pas, des interviews d’experts en fartage qui passionnent les blonds et déchirent les médias, des mecs virés pour avoir un peu merdouillé le fartage des skis pour une épreuve de combiné nordique et des discussion sans fin aux coins des bars de Norvège et de Svalbard sur la couleur de fartage qu’on aurait dû utiliser.

Même les curling boys se font designer des pantalons par des couturiers. (encore plus n’importe quoi !)


Remarquez que celui à droite est celui en photo dans un épisode précédent (le 34) qui nous a comparés à des Indiens qui n'avaient jamais vu de glace en nous voyant jouer au curling

Et Marie Bjørgen avait une doudoune plaquée or.



RIEN n’est trop bien pour les JO d’hiver. This is Norway.

Ton cœur battra pour ta partie norvégienne, petit Olav

Ceci n’est pas nouveau, les blonds sont très patriotes. Ça veut dire concrètement qu’on a eu le droit à nouvelle pluie de drapeaux dans l’euphorie de l’amour de la Norvège, avec mention spéciale mauvais goût pour certains restaurateurs :




Les Norvégiens se félicitent ainsi mutuellement des  médailles d’or décrochées par le pays. On pleure quand les (affreux méchants) Suédois gagnent, on va au passage allègrement charrier la collègue française quand 
Fourcade se fait piquer une nième médaille d’or au biathlon par Svendsen.. Bref, Vive la Norvège est le mot d’ordre des JO, d’ailleurs le roi a passé les deux semaines sur place, et l’hymne national norvégien commence par « Ouiiiiiii nous aimons ce pays » (sans blague??!!).

Star system

Dernier aspect rigolo des JO d’hiver en Norvège : tous les champions (et il y en a une flopée) sont des stars. Ils sont visibles dans tous les médias, ils sont interviewés en prime time, et même les aspects croustillants de leur vie privée intéressent et font vendre comme des petits pains les numéros de la presse people qui leur sont consacrés.

Briques de lait ou magasines de mode, ils sont sportifs et ils sont beaux !

D’ailleurs, le beau Martin Fourcade est une véritable star ici. On raconte qu’il viendrait s’installer à Oslo après les JO (on l’attend !), mais il ne va pas trop comprendre ce qui lui arrive quand il va débarquer, non pas seulement parce que tous les blonds vont l’appeler Martine (ca se prononce comme ça dans le nord de l’Europe) mais surtout parce qu’il est plus que jamais devenu une légende vivante en Norvège. Absolument tout le monde le connait.

Malgré tout, ces champions ont beau avoir des skis aux pieds, et ben ils ont les skis sur terre. Déjà , En Norvège, vous connaissez toujours quelqu’un qui connait quelqu’un qui est aux JO, donc ça donne un côté « guy next door » aux champions, mais en plus ils ont cette humilité scandinave qu’ils font qu’ils trouvent superflu de se la péter.

Vous voulez une preuve ? J’ai écrit un statut sur facebook pour féliciter Kjetil Jansrud de sa médaille d’or au Super G car on a un ami en commun ; et ben regardez ici qui a liké mon statut :


Bon la je vous l'écris calmement, mais sur le coup, je n’en POUVAIS PLUS J
Le bécot à tous


Martine